Page d'accueil > Dossier du Porte-parole du Ministère chinois des A.E.
Conférence de presse du 1er février 2024 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2024-02-01 22:30

AFP : Des responsables américains ont déclaré hier avoir démantelé un réseau chinois de pirates informatiques visant les infrastructures publiques américaines. Par ailleurs, le directeur du Bureau fédéral d’investigation (FBI) a déclaré hier que la Chine était le pays qui menait le plus d’activités de piratage informatique. Quelle est la réponse du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine s’oppose fermement à toutes les formes de cyberattaques et les réprime conformément à la loi. Sans preuves valables, les États-Unis ont tiré des conclusions injustifiées et lancé des accusations sans fondement contre la Chine. Il s’agit d’une attitude extrêmement irresponsable et d’une déformation complète des faits. La Chine s’y oppose fermement.

Les États-Unis eux-mêmes sont à l’origine des cyberattaques et en sont les principaux auteurs. Le commandement de la force cybernétique américaine a ouvertement fait les infrastructures critiques d’autres pays une cible légitime pour les cyberattaques américaines. Depuis l’année dernière, les agences chinoises de cybersécurité ont publié des rapports révélant les cyberattaques menées de longue date par le gouvernement américain contre les infrastructures critiques de la Chine. Cette politique et ces pratiques irresponsables ont exposé les infrastructures critiques mondiales à des risques considérables. Nous demandons instamment aux États-Unis de mettre fin à leur cyberespionnage et à leurs cyberattaques à l’échelle mondiale, et de cesser de dénigrer d’autres pays sous prétexte de cybersécurité. 

Bloomberg : Le Pentagone américain a ajouté le principal fabricant chinois de puces de stockage Yangtze Memory Technologies Co., Ltd. ainsi qu’une société d’intelligence artificielle Beijing Megvii Co., Ltd. à une liste d’entreprises qu’il accuse d’aider l’armée chinoise. Cette liste contient déjà des entreprises comme Huawei Technologies Co., Ltd. et Semiconductor Manufacturing International Corporation. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine s’oppose fermement à ce que les États-Unis généralisent le concept de sécurité nationale, établissent toutes sortes de listes discriminatoires, répriment les entreprises chinoises de manière injustifiée et perturbent la coopération économique et commerciale normale entre la Chine et les États-Unis. Il s’agit là d’une rupture totale avec les principes de concurrence du marché et les règles du commerce international que les États-Unis prétendent défendre depuis longtemps. De telles mesures sapent la confiance des entreprises étrangères qui souhaitent investir et faire des affaires aux États-Unis et compromettent les intérêts des entreprises et des investisseurs américains. Elles ne peuvent que se retourner contre eux-mêmes.

En fait, le gouvernement américain est l’instigateur de la politique de fusion entre le militaire et le civil. Cette politique remonte à la période précédant la Première Guerre mondiale, lorsque le Pentagone américain a ouvert des bureaux dans la Silicon Valley et d’autres centres technologiques pour guider les entreprises de haute technologie afin d’accélérer l’application militaire des technologies et leur utilisation sur le champ de bataille. De nombreuses grandes multinationales américaines sont des acteurs de la politique de fusion entre le militaire et le civil, car leur champ d’activité et leurs catégories de produits dépassent largement le secteur civil pour s’étendre au secteur militaire.

Nous demandons instamment aux États-Unis de corriger immédiatement ces pratiques discriminatoires et d’offrir aux entreprises chinoises un environnement commercial équitable, juste et non discriminatoire. La Chine continuera à sauvegarder fermement les droits et intérêts légaux et légitimes des entreprises chinoises.

Ukrainian News Agency : Selon les médias russes, le ministre chinois de la Défense, Dong Jun, a déclaré hier à son homologue russe Sergei Shoigu que la Chine apportait son soutien à la Russie sur la question ukrainienne. Pourriez-vous nous donner des informations plus détaillées sur le type de soutien apporté par la Chine à la Russie ?

Wang Wenbin : Le ministère chinois de la Défense nationale a publié un communiqué de presse sur l’appel vidéo entre les ministres de la Défense chinois et russe. Vous pouvez vous y référer.

La position de la Chine sur la crise ukrainienne est cohérente et claire. Nous espérons que toutes les parties s’efforceront d’apaiser les tensions et de créer des conditions favorables au règlement politique de la crise. Cette position reste inchangée.

Bloomberg : La Nouvelle-Zélande a accepté d’étudier officiellement la possibilité de rejoindre le partenariat de sécurité AUKUS entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. L’Australie enverra bientôt des fonctionnaires en Nouvelle-Zélande pour discuter de cette possibilité. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire sur le souhait ou le projet de la Nouvelle-Zélande de rejoindre AUKUS ?

Wang Wenbin : Nous avons souligné à plusieurs reprises que l’établissement du soi-disant partenariat de sécurité AUKUS entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie pour promouvoir la coopération sur les sous-marins nucléaires et d’autres technologies militaires de pointe révèle une mentalité typique de la guerre froide. Il ne fera qu’exacerber la course aux armements, saper le régime international de non-prolifération nucléaire et nuire à la paix et à la stabilité régionales. Les pays épris de paix ont exprimé leur vive inquiétude et leur opposition générale à cet égard. Les trois pays, pour leurs propres intérêts géopolitiques, ont totalement ignoré les préoccupations de la communauté internationale et se sont engagés sur une voie erronée et dangereuse. Nous espérons que les pays concernés chériront la paix et la stabilité durement acquises dans la région Asie-Pacifique, qu’ils feront preuve de prudence dans leurs paroles et leurs actions sur les questions concernées et qu’ils adopteront des mesures concrètes pour soutenir la paix, la stabilité et le développement de la région dans son ensemble.

AFP : Selon la dernière annonce du Vatican, trois évêques catholiques chinois nouvellement nommés ont été consacrés la semaine dernière conformément à un accord entre le Vatican et le gouvernement chinois. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères sur cette annonce et sur les relations actuelles entre la Chine et le Vatican ?

Wang Wenbin : Ces dernières années, la Chine et le Vatican ont maintenu la communication, et l’accord provisoire signé par les deux parties sur la nomination des évêques a été bien mis en œuvre. La Chine est disposée à améliorer ses relations avec le Vatican dans un esprit de respect mutuel et d’un dialogue sur un pied d’égalité.

CCTV : Le Comité permanent interorganisations, qui réunit l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Haut Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) et d’autres agences des Nations Unies et organismes non gouvernementaux, a déclaré hier dans une déclaration commune que la suspension des fonds destinés à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) par les pays concernés aurait des conséquences catastrophiques et a demandé à ces pays de reconsidérer leurs décisions. La déclaration appelle le monde à « ne pas abandonner le peuple de Gaza ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Alors que le conflit palestino-israélien se prolonge jusqu’au quatrième mois, Gaza est confrontée à une catastrophe humanitaire sans précédent. Dans les circonstances actuelles, il n’y a pas d’autre choix qu’un cessez-le-feu pour désamorcer la crise et il n’y a pas d’autre tâche plus urgente que la protection des civils. L’UNRWA a déployé des efforts considérables pour améliorer la situation humanitaire à Gaza, jouant un rôle indispensable et irremplaçable. Les données pertinentes montrent que les deux tiers des plus de deux millions de personnes à Gaza ont reçu une assistance de l’UNRWA. Assurer le fonctionnement normal et ordonné de l’UNRWA, c’est préserver la garantie de vie la plus élémentaire pour la population de Gaza et la dernière lueur d’espoir pour les réfugiés presque désespérés.

Nous notons que les Nations Unies ont lancé une enquête et adopté des mesures concernant l’allégation selon laquelle le personnel de l’UNRWA a été impliqué dans l’attaque du 7 octobre. Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré que l’UNRWA était la « colonne vertébrale » de toute l’action humanitaire à Gaza. Nous soutenons les Nations Unies dans la conduite d’une enquête indépendante, juste et objective. Dans le même temps, il convient d’éviter toute punition collective à l’encontre de la population de Gaza. Nous appelons la communauté internationale, en particulier les principaux pays donateurs, à donner la priorité à la vie des habitants de Gaza, à reconsidérer la décision de suspendre le financement et à continuer à soutenir le travail de l’UNRWA. Nous ne devons pas nier tout le travail de l’UNRWA à cause des actions de certains individus. Nous ne devons pas permettre de nouvelles punitions collectives à l’encontre de la population de Gaza. Nous ne devons pas rester les bras croisés face à l’aggravation de la situation humanitaire à Gaza.

Envoyer ce lien à un ami
  imprimer