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Conférence de presse du 13 juillet 2023 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2023-07-13 22:50

AFP : J’ai une question sur le rapport de Microsoft cette semaine, qui indique qu’un groupe de pirates informatiques basé en Chine a ciblé les données des gouvernements occidentaux. Le ministère chinois des Affaires étrangères a-t-il des précisions sur l’origine de ces piratages ?

Wang Wenbin : J’ai répondu aux questions concernées hier. Les États-Unis doivent expliquer leurs propres cyberattaques dès que possible, au lieu de diffuser de fausses informations et de détourner l’attention.

China Daily : Du 11 au 12 juillet, la 53e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a tenu un débat d’urgence sur les actes de brûlage du Coran dans les pays concernés et a adopté un projet de résolution proposé par l’Organisation de la coopération islamique, avec un vote de 28 voix pour, 12 contre et 7 abstentions. La résolution condamne les récents actes publics et prémédités de profanation du Coran, décide d’organiser respectivement une discussion thématique et un dialogue interactif lors des 54e et 55e sessions du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, et demande au Haut-commissaire aux droits de l’homme de présenter une mise à jour sur les causes profondes de la haine religieuse. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine soutient la tenue de ce débat urgent et exprime sa ferme condamnation de l’incendie du Coran qui s’est produit une fois de plus dans le pays concerné.

La Chine préconise le respect mutuel, l’inclusion et l’apprentissage mutuel entre les civilisations et s’oppose fermement à toute forme d’islamophobie. La soi-disant « liberté d’expression » n’est pas une raison pour attiser les conflits ou les antagonismes entre les civilisations. Toutes les croyances et tous les sentiments religieux doivent être respectés.

La Chine est disposée à collaborer avec la communauté internationale pour mettre en œuvre l’Initiative pour la civilisation mondiale, préconiser l’égalité, l’apprentissage mutuel, le dialogue et l’inclusion entre les civilisations, sauvegarder la diversité des civilisations dans le monde et faire progresser ensemble la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.

CCTV : Selon les rapports, le ministère cubain des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué le 11 juillet qu’il rejetait fermement l’arrivée d’un sous-marin américain à propulsion nucléaire dans la baie de Guantanamo et contrecarrait son séjour de plusieurs jours dans la base militaire américaine, ce qui constituait une escalade provocatrice. La déclaration précise également que les États-Unis occupent illégalement ce territoire depuis plus de 120 ans, contre la volonté du peuple cubain, et que son utilité pratique s’est limitée, au cours des dernières décennies, à servir de centre de détention, ainsi que de torture et de violation systématique des droits de l’homme des citoyens de plusieurs pays. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Comme l’a indiqué le ministère cubain des Affaires étrangères dans sa déclaration, cette initiative américaine constitue une violation de la souveraineté de Cuba.

Lors du sommet de 2014 de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) à La Havane, 33 pays membres de la CELAC ont adopté une déclaration proclamant l’Amérique latine et les Caraïbes comme une zone de paix. La démonstration de force des États-Unis va à l’encontre de l’aspiration à la paix des pays de la région, ce qui révèle une fois de plus leur nature hégémonique et intimidante.

La Chine soutient fermement Cuba dans le respect de sa souveraineté et de sa dignité, s’oppose fermement à l’ingérence dans les affaires intérieures de Cuba et rejette résolument le blocus impitoyable, la répression politique et les sanctions économiques imposés par les États-Unis à Cuba depuis six décennies. Nous demandons instamment aux États-Unis de cesser leurs provocations militaires et de lever le blocus et les sanctions contre Cuba dès que possible.

Agence de Presse Xinhua : La Chine a annoncé aujourd’hui que le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, effectuera une visite d’État en Chine. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette visite et sur la manière dont la Chine perçoit les relations actuelles entre la Chine et l’Algérie ? Quels résultats la Chine espère-t-elle obtenir grâce à cette visite ?

Wang Wenbin : Cette visite sera la première visite du président Abdelmadjid Tebboune en Chine après son entrée en fonction. Au cours de cette visite, le président Xi Jinping s’entretiendra avec le président Abdelmadjid Tebboune afin de définir conjointement le développement futur des relations entre la Chine et l’Algérie et de procéder à un échange de vues approfondi sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun.

La Chine et l’Algérie entretiennent une profonde amitié traditionnelle. Les deux pays se sont toujours respectés, traités sur un pied d’égalité et soutenus mutuellement. La Chine a été le premier pays non arabe à reconnaître le gouvernement provisoire algérien. Et l’Algérie a contribué considérablement au rétablissement du siège légitime de la Chine aux Nations Unies. En 2014, l’Algérie et la Chine ont établi un partenariat stratégique global, faisant de l’Algérie le premier État arabe à forger un tel partenariat avec la Chine. Ces dernières années, grâce aux orientations stratégiques du président Xi Jinping et du président Abdelmadjid Tebboune, les relations entre la Chine et l’Algérie ont connu un développement global et approfondi, avec une confiance mutuelle politique de plus en plus grande. La Chine et l’Algérie ont eu une coopération pratique fructueuse dans le cadre de la coopération de « la Ceinture et la Route », ont maintenu une communication et une coordination étroites sur les affaires régionales et internationales et ont fermement sauvegardé l’équité et la justice internationales et les intérêts communs des nombreux pays en développement. La Chine espère travailler avec l’Algérie, en profitant de cette visite, pour renforcer la confiance mutuelle, la coopération et l’amitié, chercher à faire progresser le partenariat stratégique global Chine-Algérie et apporter une plus grande contribution à la promotion de la sécurité et de la stabilité au Moyen-Orient et au renforcement de l’unité et de la coopération entre les pays en développement.

Shenzhen TV : Nous avons noté que récemment, l’ambassadeur Chen Xu a fait une déclaration commune sur l’intelligence artificielle (IA) pour faire progresser les droits des personnes handicapées au nom de 70 nations lors de la 53e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Pourriez-vous nous donner plus d’informations à ce sujet ? La recherche et l’application de l’IA étant un sujet d’actualité, quelle sera l’importance de la déclaration conjointe pour faire avancer la cause mondiale de la protection des personnes handicapées grâce à l’IA ?

Wang Wenbin : Récemment, lors de la 53e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, la Chine a fait une déclaration commune sur la promotion des droits des personnes handicapées avec l’IA au nom de 70 pays. Elle a indiqué que l’IA, qui connaissait un développement rapide, contribuerait d’une part à la réalisation d’un développement inclusif et au respect des droits de l’homme des personnes handicapées, et que, d’autre part, elle exacerberait les inégalités auxquelles les personnes handicapées étaient confrontées. La déclaration commune présente trois propositions. Premièrement, il est nécessaire de renforcer la collaboration, d’avoir des discussions approfondies sur la réduction de la fracture numérique et de développer des moyens plus diversifiés pour que les personnes handicapées bénéficient équitablement des progrès sociaux et économiques. Deuxièmement, il faut développer l’IA de manière inclusive afin qu’elle puisse aider les personnes handicapées et qu’elle soit plus pratique, plus accessible et plus inclusive. Troisièmement, il faut utiliser la technologie de manière responsable, encourager l’IA à promouvoir la protection des droits et des intérêts des personnes handicapées et accorder une attention particulière aux personnes handicapées.

Les personnes handicapées sont des membres à part entière de la famille humaine. La sauvegarde de leurs droits égaux et la promotion de leur intégration et de leur développement font l’objet d’un consensus au sein de la communauté internationale. En tant que grand pays en matière de science et de technologie et membre du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, la Chine s’engage à améliorer l’intégration et le développement des personnes handicapées grâce à l’application de l’IA, et à apporter la sagesse et la force chinoises au bon développement de la cause mondiale des personnes handicapées.

Reuters : Le milliardaire Elon Musk a déclaré que la Chine souhaitait travailler dans un cadre international coopératif pour la réglementation de l’IA. Le ministère des Affaires étrangères pourrait-il confirmer cette remarque ? Et si oui, de quel type de coopération s’agit-il, et avec quels pays ou parties ?

Wang Wenbin : Je ne suis pas au courant de ce que vous avez mentionné. La Chine attache une grande importance au développement et à la gouvernance de l’intelligence artificielle (IA). Nous préconisons une approche centrée sur les personnes et « l’IA pour le bien » dans la réglementation de la technologie de l’IA et nous avons toujours participé à la coopération mondiale d’une manière hautement responsable. La Chine est prête à intensifier la communication et les échanges sur la gouvernance de la sécurité de l’IA avec le reste du monde et à contribuer à la mise en place d’un mécanisme international universellement participatif et d’un ensemble de cadres, de normes et de règles de gouvernance de l’IA largement acceptés à l’échelle internationale.

China News Service : Le sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a publié un communiqué indiquant : « Les cyber-opérations malveillantes de la Chine, sa rhétorique de confrontation et ses fausses informations nuisent à la sécurité de l’alliance et que la Chine s’efforce de subvertir l’ordre international fondé sur des règles, y compris dans le domaine cybernétique. » Le communiqué indique également qu’une série d’activités cybernétiques malveillantes, isolées ou cumulées, pourrait atteindre le niveau d’une attaque armée et conduire le Conseil de l’Atlantique Nord à invoquer l’article 5 du traité de Washington et que l’OTAN doit renforcer la contribution de la cyberdéfense à son dispositif global de dissuasion et de défense. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Comme nous pouvons le constater, la politique de cybersécurité de l’OTAN est détournée par certains États membres et est dominée par la politique du deux poids deux mesures et l’auto-contradiction.

L’OTAN affirme que des activités cybernétiques malveillantes pourraient atteindre le niveau d’une attaque armée et conduire le Conseil de l’Atlantique Nord à invoquer l’article 5. Mais lorsque ses membres ont lancé publiquement une stratégie de cybersécurité « agressive », l’OTAN a tout simplement choisi de fermer les yeux sur cet acte. L’OTAN affirme promouvoir un cyberespace pacifique. Mais lorsque son membre a lancé des cyberattaques qui risquent d’entraîner des puissances nucléaires dans un conflit géopolitique, l’OTAN a choisi de l’ignorer. L’OTAN affirme promouvoir l’ordre dans le cyberespace. Mais lorsque son membre a déclaré que les infrastructures critiques d’autres pays étaient des cibles légitimes en dépit du consensus des Nations Unies, l’OTAN a simplement choisi de rester silencieuse.

Nous espérons que les petits et moyens États membres de l’OTAN seront plus conscients de la nécessité de rester stratégiquement indépendants en matière de cybersécurité. Nous appelons l’OTAN, en particulier les grands pays qui en font partie, à suivre sincèrement le cadre des Nations Unies sur le comportement responsable des États dans le cyberespace et à collaborer avec la communauté internationale pour maintenir de manière responsable la paix et la stabilité dans le cyberespace.

AFP : Wang Yi, directeur du Bureau de la Commission des affaires étrangères du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), doit rencontrer aujourd’hui le secrétaire d’État américain Antony Blinken en marge du sommet de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Quels sont les principaux objectifs et attentes de la Chine pour cette rencontre ?

Wang Wenbin : Je vous recommande de suivre nos communiqués de presse.

Reuters : La Chine a effectué des exercices militaires autour de Taïwan ces derniers jours, qui coïncidaient avec le sommet de l’OTAN en Lituanie. La Chine envoie-t-elle un message à l’OTAN pour qu’elle n’interfère pas dans la question de Taïwan ?

Wang Wenbin : Je vous recommande de consulter les services compétents pour la question spécifique que vous avez posée.

Je tiens à souligner que Taïwan est une partie inséparable du territoire chinois. Le peuple chinois ne faiblira jamais dans sa résolution et sa détermination à défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine.

CCTV : Récemment, certains responsables américains et européens ont préconisé une « réduction des risques » de la Chine. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Lorsque l’on parle de « réduction des risques », il faut savoir quels sont les risques et d’où ils viennent.

La Chine a joué un rôle important dans la réponse à la crise financière asiatique et à la crise financière internationale. La Chine a mis en avant l’Initiative « la Ceinture et la Route », l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale, l’Initiative pour la civilisation mondiale et la vision d’une communauté de destin pour l’humanité. La Chine s’est engagée à régler les dossiers d’actualité internationaux et régionaux, notamment en facilitant le rétablissement des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran. La Chine est sans aucun doute une force de stabilité, une source de certitude et un facteur de prévisibilité alors que le monde connaît des changements inédits depuis un siècle. La Chine est porteuse d’opportunités et non de risques. Ceux qui considèrent la Chine comme une source de risques se trompent de cible.

Dans le monde d’aujourd’hui, l’absence de coopération est le plus grand risque, l’absence de développement est la plus grande menace pour la sécurité et l’absence d’unité est le plus grand défi. Ce dont les pays doivent se prémunir conjointement, ce sont les risques politiques découlant de l’incitation à la confrontation des camps et à une nouvelle guerre froide, les risques économiques découlant du « découplage et fragmentation des chaînes industrielles et d’approvisionnement », et de la construction des « petites cours avec de hautes clôtures », les risques militaires découlant de l’ingérence et l’agression militaires et de l’expansion des alliances militaires, les risques diplomatiques découlant de la désignation de boucs émissaires et du transfert des risques sur d’autres pays, et les risques découlant des tentatives d’attiser la division et la confrontation au sein de l’opinion publique. La Chine n’est pas à l’origine de ces risques, mais constitue une force solide pour les prévenir et les désamorcer. Exclure la Chine au nom de la « réduction des risques », c’est se priver d’opportunités, de stabilité et de développement. Une telle démarche ne ferait que créer et propager des risques, et personne n’en profiterait.

Ces derniers temps, un grand nombre de cadres supérieurs d’entreprises multinationales se sont rendus en Chine de manière intensive, ce qui est essentiellement leur façon d’exprimer leur soutien à la coopération avec la Chine. Nous sommes prêts à renforcer le dialogue et la coopération avec les parties qui ont la sincérité de se prémunir conjointement contre les risques réels, d’y faire face et de contribuer à la paix, à la sécurité, au progrès et à la prospérité du monde.

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