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Conférence de presse du 1er septembre 2023 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2023-09-02 00:19

À l’invitation du président indonésien Joko Widodo, qui assure actuellement la présidence de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le Premier ministre du Conseil d’État Li Qiang assistera au 26e sommet Chine-ASEAN, au 26e sommet de l’ASEAN Plus Trois (APT) et au 18e sommet de l’Asie de l’Est, qui se tiendront à Jakarta, en Indonésie, du 5 au 8 septembre, et effectuera une visite officielle en Indonésie.

À l’invitation de Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, vice-président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de l’Italie, effectuera une visite officielle en Chine du 3 au 5 septembre. Au cours de cette visite, les deux ministres des Affaires étrangères assisteront à la 11e réunion conjointe du comité gouvernemental Chine-Italie.

Reuters : Comme il est d’usage, le pape François a adressé ses vœux à la Chine lors de son survol du pays ce matin, souhaitant à tous ses habitants des bénédictions divines d’unité et de paix. Comment la Chine réagit-elle au message du pape ?

Wang Wenbin : La Chine a pris note des rapports concernés. Les salutations du Vatican incarnent l’amitié et la bonne volonté. La Chine et le Vatican ont maintenu la communication ces dernières années. La Chine souhaite poursuivre le dialogue constructif avec le Vatican, améliorer la compréhension, renforcer la confiance mutuelle et faire progresser le processus d’amélioration des relations entre les deux parties.

CRI : Vous venez d’annoncer que le Premier ministre Li Qiang participera aux réunions des dirigeants sur la coopération en Asie de l’Est. Comment la Chine voit-elle la coopération actuelle en Asie de l’Est ? Qu’attendez-vous des prochaines réunions ?

Wang Wenbin : Le paysage international et régional subit de profonds changements, avec une instabilité et une incertitude croissantes. L’Asie de l’Est a maintenu l’élan général de stabilité et de développement. L’aspiration des pays de la région à la paix et au développement est devenue encore plus forte.

La Chine soutient le thème des réunions des dirigeants de cette année sur la coopération en Asie de l’Est : « L’ASEAN compte : l’épicentre de la croissance ». Nous espérons que ces réunions permettront de promouvoir la solidarité, d’approfondir la coopération, de se concentrer sur le développement et d’injecter davantage de stabilité et d’énergie positive dans le paysage international et régional. Premièrement, renforcer la coopération dans des domaines tels que le commerce, l’économie et les secteurs émergents et favoriser conjointement le centre régional de la croissance afin de promouvoir le développement commun. Deuxièmement, reprendre les échanges entre les peuples à un rythme plus rapide et renforcer les échanges entre les institutions culturelles et éducatives, les médias et les laboratoires d’idées, afin de consolider les fondations publiques. Troisièmement, faire progresser le processus d’intégration économique régionale, maintenir les chaînes industrielles et d’approvisionnement régionales stables et sans entraves, et construire une économie régionale ouverte. Quatrièmement, sauvegarder l’architecture de coopération régionale ouverte, inclusive et centrée sur l’ASEAN, soutenir un véritable multilatéralisme et rejeter les actes visant à former « de petits cercles d’exclusion » qui créent des divisions et saper la paix et la stabilité régionales.

Beijing Daily : Vous venez d’annoncer que le Premier ministre Li Qiang se rendra en visite officielle en Indonésie. Comment la Chine perçoit-elle les relations actuelles entre la Chine et l’Indonésie ? Quelles sont les attentes de la Chine à l’égard de cette visite ?

Wang Wenbin : Sous la direction stratégique des chefs d’État des deux pays, les relations Chine-Indonésie ont connu une forte dynamique de croissance et ont permis d’ouvrir un nouveau chapitre dans la construction d’une communauté de destin Chine-Indonésie. La Chine attache une grande importance au bon voisinage, à l’amitié et à la coopération multidimensionnelle avec l’Indonésie. Il s’agit de la première visite du Premier ministre Li Qiang dans un pays asiatique après sa prise de fonction et de la première visite d’un Premier ministre chinois en Indonésie depuis cinq ans. Cette visite sera également effectuée à l’occasion du 10e anniversaire de l’établissement du partenariat stratégique global entre les deux pays, qui est d’une importance vitale pour le développement des relations bilatérales. Le Premier ministre Li Qiang s’entretiendra avec le président Joko Widodo et échangera des points de vue sur les relations entre la Chine et l’Indonésie et sur les questions internationales et régionales d’intérêt commun. Il participera également à des événements parallèles, dont un banquet de bienvenue avec la communauté des affaires. Nous sommes convaincus que sa visite donnera un nouvel élan au commerce bilatéral et à la coopération économique pratique.

Nous espérons que cette visite sera l’occasion pour les deux parties d’accélérer la construction d’une communauté de destin Chine-Indonésie, d’approfondir la synergie des stratégies de développement, d’étendre la coopération pratique dans divers domaines, de stimuler la modernisation mutuelle et de promouvoir le développement et la prospérité de la région.

Yonhap News Agency : Selon les rapports, les ministres des Affaires étrangères de la République de Corée (RC) et de la Chine se sont entretenus au téléphone hier. Cette conversation téléphonique a duré relativement longtemps. Pourriez-vous nous donner plus de détails ?

Wang Wenbin : Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et ministre des Affaires étrangères, a eu hier un entretien téléphonique avec Park Jin, ministre des affaires étrangères de la RC, à la demande de ce dernier. Je voudrais vous informer de cet entretien.

Wang Yi a déclaré que la Chine maintenait la continuité et la stabilité de sa politique à l’égard de la RC. Le développement des relations entre la Chine et la RC a une force motrice interne et est logiquement naturel, et ne devrait pas être influencé par une tierce partie. La Chine et la RC doivent rester attachées à l’aspiration initiale de l’établissement de leurs relations diplomatiques, s’en tenir à la bonne direction de la coopération amicale, continuer à renforcer la compréhension mutuelle entre les deux peuples, se prémunir contre les interférences de facteurs externes, s’abstenir de tracer des lignes idéologiques, œuvrer conjointement à la croissance soutenue et régulière des relations bilatérales et inaugurer les trois prochaines décennies pour nos relations bilatérales qui seront plus durables, plus résistantes et caractérisées par une coopération plus étroite. La coopération économique et commerciale mutuellement bénéfique est le fondement des relations entre la Chine et la RC. L’économie chinoise dispose d’un énorme potentiel de développement et d’un vaste marché. Elle accélère la mise en place de nouveaux systèmes pour une économie ouverte de niveau supérieur, et le développement de la coopération entre la Chine et la RC aidera cette dernière à atteindre une prospérité et un développement durables. Nous espérons que la RC renforcera son autonomie stratégique, résistera à toutes les actions de démondialisation, de découplage et de rupture des chaînes industrielles et d’approvisionnement, approfondira la coopération mutuellement bénéfique dans divers domaines avec la Chine et apportera plus d’avantages aux deux peuples. La Chine soutient la RC dans le rôle positif qu’elle joue dans la promotion de la coopération trilatérale en tant que présidente de la coopération Chine-Japon-RC.

Park Jin a exprimé ses sincères condoléances pour les récentes inondations dans certaines régions de Chine et a souhaité que les 19e Jeux asiatiques qui se tiendront à Hangzhou soient un succès total et un grand événement de paix et de solidarité. Selon Park Jin, la RC et la Chine sont des voisins proches et des partenaires importants. Cette année marque le début du deuxième trentenaire des relations diplomatiques entre la Chine et la RC. L’administration de Yoon Suk-yeol se félicite des résultats fructueux obtenus dans les relations bilatérales depuis l’établissement des liens diplomatiques entre la RC et la Chine, et continuera à attacher une grande importance aux relations bilatérales et à les développer. La RC espère accroître les échanges et la communication de haut niveau avec la Chine, renforcer les échanges culturels et entre les peuples, améliorer la compréhension mutuelle et construire activement des relations solides et mûres entre la RC et la Chine. Park Jin a déclaré que la RC n’avait pas l’intention de se dissocier d’un pays donné en ce qui concerne les chaînes industrielles et d’approvisionnement, et qu’il n’était ni possible ni envisageable de « se découpler de la Chine ». Il a ajouté que la RC souhaitait approfondir une coopération mutuellement bénéfique avec la Chine, maintenir les chaînes industrielles et d’approvisionnement stables et sans entraves, et promouvoir conjointement la croissance économique dans la région.

Au cours de la conversation téléphonique, les deux parties ont également échangé leurs points de vue sur le rejet par le Japon d’eau contaminée par des matières nucléaires dans l’océan et sur les questions relatives à la péninsule coréenne.

Dragon TV : Selon les rapports, la 14e réunion ministérielle des signataires du protocole d’accord sur le contrôle des drogues dans la sous-région du Grand Mékong se tiendra en Chine la semaine prochaine. Pouvez-vous nous donner plus d’informations ?

Wang Wenbin : La 14e réunion ministérielle des signataires du protocole d’accord sur le contrôle des drogues dans la sous-région du Grand Mékong se tiendra à Beijing le 6 septembre. Des délégations gouvernementales du Cambodge, de la Chine, du Laos, du Myanmar, de la Thaïlande et du Vietnam participeront à cette réunion, à laquelle l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) sera également représenté.

Le protocole d’accord du Mékong sur la lutte contre la drogue a été lancé et amélioré conjointement par le Cambodge, la Chine, le Laos, le Myanmar, la Thaïlande et le Vietnam, ainsi que par l’ONUDC, afin de relever le défi majeur que représentent les stupéfiants dans la région. La prochaine réunion ministérielle, qui coïncide avec le 30e anniversaire du protocole d’accord, sera d’une grande importance pour définir l’orientation future du mécanisme, approfondir la coopération régionale en matière de lutte contre les stupéfiants et améliorer la gouvernance mondiale conjointe en matière de drogues.

China News Service : Alors que les voyages transfrontaliers reprennent, la facilité avec laquelle les étrangers peuvent se rendre en Chine a suscité beaucoup d’attention. Quelles politiques et mesures le ministère des Affaires étrangères a-t-il prises pour faciliter les voyages des étrangers en Chine, et quels en sont les effets ?

Wang Wenbin : Depuis le début de cette année, pour soutenir le développement de haute qualité et l’ouverture de haut niveau de la Chine, le ministère des Affaires étrangères a amélioré la politique de visa et d’autres politiques concernées, a travaillé avec les départements compétents pour mettre en œuvre un certain nombre de mesures de facilitation, et a demandé à nos missions diplomatiques et consulaires à l’étranger de faire tous les efforts possibles pour assurer des voies sans entraves pour les étrangers qui se rendent en Chine.

Suite à la décision de gérer le COVID-19 avec des mesures contre les maladies infectieuses de classe B, les services compétents et les missions diplomatiques et consulaires chinois ont repris la délivrance de visa à entrées multiples et de visa portuaire, ainsi que la politique de transit sans visa. Depuis le 15 mars, la délivrance de visa touristique, l’exemption de visa pour certaines régions et l’utilisation de visa à entrées multiples délivrés avant la pandémie ont entièrement repris ; un certain nombre de mesures ont été adoptées pour améliorer l’efficacité de la délivrance de visa et des voies vertes ont été mises à la disposition des groupes pour les affaires importantes et urgentes et les affaires humanitaires. Depuis le 1er mai, les étrangers sont autorisés à entrer en Chine avec des cartes de voyage d’affaires APEC virtuelles. À partir du 26 juillet, la politique unilatérale d’exemption de visa pour Singapour et Brunei est rétablie. À partir de la mi-août, une exemption temporaire de la prise d’empreintes digitales est accordée aux demandeurs éligibles à des fins commerciales, touristiques et familiales. À partir du 30 août, les voyageurs entrants ne seront plus tenus de se soumettre à un test de dépistage de l’acide nucléique ou de l’antigène COVID-19 avant leur entrée sur le territoire. En outre, la Chine a signé cette année des accords d’exemption de visa avec le Kazakhstan, Madagascar et d’autres pays, ce qui porte à 155 le nombre total d’accords mutuels d’exemption de visa.

Ces mesures ont été accueillies favorablement. La délivrance de visa par les missions diplomatiques et consulaires a rapidement repris et le nombre d’étrangers voyageant en Chine a augmenté régulièrement. À l’avenir, le ministère des Affaires étrangères continuera d’améliorer les politiques de visa et de travailler activement à la création de conditions favorables et à la facilitation des voyages transfrontaliers.

The Paper : Nous avons constaté que les rapports des médias américains sur les relations sino-américaines de cette année se concentrent beaucoup plus sur la concurrence que sur la coopération, plus de 70 % d’entre eux parlant de concurrence. Dans le même temps, des voix rationnelles se sont élevées dans les milieux politiques, commerciaux et universitaires américains pour appeler à une coopération plus étroite avec la Chine. Elles ont exprimé l’espoir que la Chine et les États-Unis favoriseraient le développement par le biais d’une concurrence raisonnable et renforceraient l’interdépendance économique au lieu de l’affaiblir. Ils ont également exprimé leur opposition au découplage, à la rupture des chaînes industrielles et d’approvisionnement et à une « guerre froide » avec la Chine. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Actuellement, chaque fois que les États-Unis parlent de leurs relations avec la Chine, ils mentionnent la concurrence, comme si les relations entre la Chine et les États-Unis étaient principalement, voire exclusivement, fondées sur la concurrence.

L’attitude et la position de la Chine sont claires. La concurrence doit contribuer à promouvoir le progrès et l’amélioration de chacun et à répondre aux aspirations et aux intérêts communs des deux parties et du monde entier. Il ne s’agit pas d’utiliser tous les moyens possibles pour faire trébucher ou contrecarrer l’autre partie. Les États-Unis parlent de concurrence à tout bout de champ. Ce que le monde a vu, cependant, c’est que pour prendre l’avantage, les États-Unis ont eu recours à la puissance de l’État sous le prétexte de la concurrence pour contenir et réprimer la Chine par tous les départements gouvernementaux, sur tous les fronts et dans tous les domaines, en menant des guerres de tarifs, de commerce, de science et de technologie, de puces et de règles. Ce que font les États-Unis n’a rien à voir avec la concurrence, mais avec la mentalité de la guerre froide et du jeu à somme nulle. Ils privent par nature le peuple chinois de son droit à choisir de manière indépendante sa voie de développement et à mener une vie meilleure, ainsi que du droit légitime de la Chine au développement et à la réunification nationale. La Chine s’oppose fermement aux initiatives visant à contenir et à réprimer la Chine au nom de la concurrence. Les actions des États-Unis ne feront que pousser les deux pays à l’affrontement et au conflit et entraîneront le monde dans une « nouvelle guerre froide » marquée par la division et l’agitation.

Nous n’évitons ni ne craignons la concurrence, mais elle doit être équitable et raisonnable ; elle doit être saine et fondée sur des règles ; il doit y avoir des lignes rouges et des zones restreintes ; les règles de l’économie de marché et les normes fondamentales régissant les relations internationales ne doivent pas être ignorées ; et les questions relatives aux intérêts fondamentaux ne doivent pas être utilisées comme des outils de concurrence ou des moyens de provocation. En tant que deux grands pays, la Chine et les États-Unis devraient, du point de vue de leurs intérêts communs et de l’avenir de l’humanité, faire face à la question de savoir qui peut mieux gouverner son pays et assurer une vie heureuse à son peuple, qui peut donner un plus grand élan à la reprise économique post-pandémique mondiale, qui peut fournir davantage de biens publics pour la lutte contre le changement climatique, qui peut trouver de meilleures solutions aux dossiers brûlants régionaux, et qui peut rendre plus sûrs, plus pacifiques et plus prospères les deux pays et notre planète abritant huit milliards de personnes.

La concurrence n’est pas la somme totale des relations entre la Chine et les États-Unis. Nous sommes opposés à l’utilisation de la concurrence pour définir l’ensemble des relations entre la Chine et les États-Unis. En fait, la complémentarité l’emporte largement sur la concurrence dans les relations économiques entre les deux pays, et la coopération dans ce domaine est par nature mutuellement bénéfique. L’année dernière, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les États-Unis a atteint un niveau record de près de 760 milliards de dollars. Compte tenu de l’ampleur des liens économiques, il est normal que des divergences et des frictions apparaissent. La bonne façon de les résoudre est de trouver des solutions gagnant-gagnant par le biais d’une consultation sur un pied d’égalité. La Chine et les États-Unis ont des systèmes sociaux différents, mais cela n’empêche pas les deux parties de s’engager dans une coopération fondée sur des intérêts communs et ne doit pas être la cause de confrontations et de rivalités. Dans les circonstances actuelles, la Chine et les États-Unis partagent davantage, et non moins, d’intérêts communs. Il est dans notre intérêt commun et fondamental de prévenir les conflits et les confrontations et de parvenir à une coexistence pacifique. Les deux économies sont profondément intégrées et toutes deux sont confrontées à de nouvelles tâches en matière de développement. Il est dans notre intérêt commun de bénéficier du développement de l’autre. Il est également dans notre intérêt commun de promouvoir la reprise mondiale post-COVID, de lutter contre le changement climatique et de s’attaquer aux dossiers brûlants régionaux grâce à la coordination et à la coopération entre la Chine et les États-Unis.

L’exacerbation de la concurrence ne fait que du mal et n’apporte rien de bon, et la recherche de la coopération est une nécessité plutôt qu’un choix. Les faits prouvent une fois de plus que la Chine et les États-Unis ont tout à gagner de la coopération et tout à perdre de la confrontation. La coopération permet d’accomplir de grandes choses qui sont bénéfiques pour les deux pays et pour le monde, tandis que la confrontation est synonyme de désastre pour les deux pays et pour le monde. Les deux pays doivent éviter le mode de pensée axé uniquement sur la concurrence et la confrontation, tenir compte des intérêts et des préoccupations de chacun, rechercher les domaines d’échange et de coopération les plus vastes, chercher le plus grand terrain d’entente pour une coopération gagnant-gagnant, et apporter conjointement la sagesse et la force de deux grands pays à leur propre développement et à leur prospérité commune, ainsi qu’à la paix et au développement dans le monde.

Dragon TV : Vous venez d’annoncer qu’Antonio Tajani, vice-président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale de l’Italie, effectuera une visite officielle en Chine. Comment la Chine commente-t-elle les relations actuelles entre la Chine et l’Italie ? Qu’attend la Chine de cette visite ?

Wang Wenbin : La Chine et l’Italie sont des partenaires stratégiques globaux et les relations Chine-Italie font partie intégrante des relations Chine-Europe. Ces dernières années, la Chine et l’Italie ont maintenu des interactions étroites à haut niveau, approfondi la coopération pratique et les échanges entre les peuples, et fait preuve d’une dynamique de croissance positive. La Chine est prête à collaborer avec l’Italie pour faire de cette visite une occasion de concrétiser les importants accords communs entre les dirigeants des deux pays, de renforcer la confiance politique mutuelle, d’approfondir la coopération pratique, d’améliorer la coordination multilatérale, de promouvoir le développement sain et régulier des relations entre la Chine et l’Italie et entre la Chine et l’Europe, et de relever ensemble les défis mondiaux.

Global Times : Selon les rapports, le 31 août, le ministre japonais de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche, Nomura Tetsuro, a qualifié l’eau rejetée de Fukushima d’« eau contaminée » plutôt que d’« eau traitée », terme souvent utilisé par le Japon. Le Premier ministre Fumio Kishida a demandé à Nomura de retirer sa déclaration et de s’excuser. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Il est extrêmement égoïste et irresponsable de la part du gouvernement japonais de commencer à rejeter de force dans l’océan l’eau contaminée par le nucléaire de Fukushima, au mépris de la forte opposition internationale. Le terme « eau traitée » ne reflète pas les faits et n’est rien d’autre qu’une tentative du Japon de minimiser et de couvrir le danger du rejet en mer et de tromper le public et l’opinion publique internationale.

En qualifiant l’eau de contaminée, le fonctionnaire japonais concerné ne fait que dire la vérité. N’est-il pas vrai que ce que le Japon doit vraiment retirer, c’est sa décision erronée de rejeter l’eau contaminée par le nucléaire dans l’océan, et que ce que le Japon doit vraiment s’excuser, ce sont ses actes égoïstes de propagation des risques de contamination nucléaire au reste du monde ?

Bloomberg : Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre des représentants, estime que les relations entre les États-Unis et la Chine sont entravées par l’absence de valeurs communes et que le gouvernement chinois a violé presque toutes les normes commerciales. Quelle est votre réponse à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine développe ses relations avec les États-Unis conformément aux trois principes de respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant proposés par le président Xi Jinping. Les remarques que vous avez mentionnées constituent un malentendu et une mauvaise interprétation de la politique américaine de la Chine et ne correspondent pas aux faits. Nous espérons que les États-Unis travailleront avec la Chine dans la même direction, qu’ils respecteront leurs engagements de ne pas chercher à se découpler de la Chine et de ne pas chercher à contenir le développement de la Chine, et qu’ils ramèneront avec la Chine nos relations bilatérales sur la voie d’un développement sain et régulier.

CCTV : Depuis que le Japon a commencé à rejeter de l’eau contaminée par le nucléaire dans la mer, les responsables japonais ont répété à plusieurs reprises que le rejet dans l’océan, basé sur la science, était totalement transparent. La partie japonaise a également déclaré à plusieurs reprises que l’interdiction par la Chine de l’importation des produits aquatiques en provenance du Japon n’était pas fondée sur la science et que la Chine était le seul pays à s’opposer au rejet en mer du Japon. Le Japon a demandé à la Chine de lever l’interdiction. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Ces remarques de la partie japonaise sont une déformation évidente des faits.

Si la partie japonaise respectait la science, pourquoi a-t-elle strictement limité la portée de l’examen de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui n’a pas pour mandat d’évaluer d’autres options d’élimination que le rejet dans l’océan ? Pourquoi le Japon a-t-il lancé une mascotte mignonne représentant le tritium radioactif et comparé délibérément l’eau contaminée par le nucléaire de Fukushima à l’eau rejetée par les centrales nucléaires fonctionnant normalement dans le monde entier ?

Si la partie japonaise respectait la science, pourquoi le rejet en mer d’eau contaminée par le nucléaire a-t-il été vivement critiqué par la communauté internationale et a-t-il suscité une indignation générale ? Pourquoi si peu de pays ont-ils jusqu’à présent exprimé ouvertement leur soutien aux rejets japonais dans l’océan ? En fait, les pays qui ont oralement exprimé leur soutien sont précisément ceux qui ont enregistré la plus forte baisse des importations de produits aquatiques japonais.

Si le Japon respectait la science, pourquoi 40 % des Japonais sont-ils opposés au rejet dans l’océan d’eau contaminée par le nucléaire et pourquoi 80 % des Japonais ont-ils exprimé leur inquiétude ou leur mécontentement à ce sujet ?

Les services chinois compétents ont pris des mesures d’urgence contre les produits aquatiques originaires du Japon, ce qui constitue une action justifiée, raisonnable et nécessaire pour préserver la sécurité alimentaire et la santé publique. Les pays de la région, notamment la RC, la Russie, la Malaisie et la Thaïlande, ont également pris des mesures préventives correspondantes. Comment est-il possible que d’autres pays ne soient pas autorisés à prendre des mesures de protection urgentes pour protéger l’environnement marin et la santé publique, alors que le Japon propage le risque de pollution nucléaire dans le monde entier ? C’est tout simplement illogique.

Je tiens à souligner que les données accessibles au public concernant l’eau contaminée par le nucléaire de Fukushima ont toutes été fournies unilatéralement par la partie japonaise. La page web du site officiel de l’AIEA consacrée à l’eau contaminée par le nucléaire de Fukushima indique clairement que « les informations et les données figurant sur cette page web sont fournies par Tokyo Electric Power Company Holdings, Incorporated (TEPCO) ». N’oublions pas que TEPCO a été impliqué à plusieurs reprises dans des scandales de manipulation, de dissimulation et de falsification des données. En l’absence d’un mécanisme international de surveillance à long terme, la partie japonaise, qui aurait dû être placée sous surveillance, est aujourd’hui la seule à tester et à fournir les données concernant l’eau contaminée par le nucléaire. Comment peut-on s’attendre à ce que de tels tests soient scientifiquement fondés, transparents et fiables ?

La partie japonaise prétend que la Chine est le seul pays à s’opposer au rejet en mer du Japon, ce qui n’est rien d’autre qu’une déformation des faits et une malhonnêteté délibérée. Je tiens à préciser que l’évacuation des eaux contaminées par le nucléaire n’est une affaire intérieure du Japon ni un problème entre certains pays. Il s’agit de polluer ou de protéger l’océan, de porter atteinte à l’environnement ou de le défendre et de nuire à la santé de l’humanité ou de la soigner. Sur cette question majeure, ce n’est pas à un seul pays que le Japon doit faire face, mais à l’ensemble de la communauté internationale. Ce que le Japon devrait faire, c’est réfléchir à ses méfaits et faire preuve de repentir plutôt que de se poser en victime et d’essayer de s’attirer la sympathie en se plaignant.

Nous conseillons instamment à la partie japonaise de faire face aux préoccupations de ses voisins et de la communauté internationale, de cesser immédiatement de propager le risque de pollution nucléaire dans le monde et de cesser de prendre position contre la communauté internationale, faute de quoi elle sera tenue moralement et légalement responsable pour les générations à venir.

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