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Conférence de presse du 12 juin 2023 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2023-06-12 22:48


Shenzhen TV : Selon les rapports, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a récemment déclaré que le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, avait fait un travail important pour dénoncer les actions illégales d’un État contre un autre, et a exhorté tout le monde à protéger Julian Assange. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet?

Wang Wenbin : Nous avons pris connaissance des rapports concernés. Ce n’est pas Julian Assange qui devrait être jugé pour avoir dit la vérité, mais l’« empire du piratage informatique » qui espionne et vole sans discernement les secrets des pays du monde entier et qui utilise tous les moyens possibles pour dissimuler les actes répréhensibles qu’il a commis.

Prensa Latina : Bien que la Chine et Cuba aient démenti les récentes informations, le gouvernement américain a déclaré au cours du week-end qu’il disposait d’informations sur ce soi-disant centre d’espionnage qui était exploité par la Chine à Cuba. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : J’ai précisé la position de la Chine à ce sujet la semaine dernière. En seulement deux jours, nous avons vu des commentaires contradictoires de la part de fonctionnaires et de médias américains sur la soi-disant allégation selon laquelle la Chine construisait des « installations d’espionnage » à Cuba. Il s’agit là d’un nouvel exemple de « négation des États-Unis par les États-Unis ».

Je tiens à souligner que ce qui est vrai ne peut jamais être faux, et ce qui est faux ne peut jamais être vrai. Quels que soient les efforts déployés par les États-Unis en matière de calomnies et de diffamations, ils ne parviendront à détruire l’amitié sincère entre la Chine et Cuba, ni à dissimuler leur bilan déplorable en matière d’espionnage de masse sans discernement dans le monde entier.

CRI : Le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN) ont récemment convenu d’un cessez-le-feu temporaire à l’issue du troisième cycle de pourparlers de paix à La Havane, capitale de Cuba. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine soutient fermement le processus de paix en Colombie et salue les efforts de paix déployés par les parties concernées. Nous espérons que les parties concernées continueront à dégager un consensus pour la paix et joueront un rôle positif dans la réalisation rapide d’une paix perpétuelle, de la stabilité et du développement durable en Colombie.

AFP : Le Premier ministre néo-zélandais Chris Hipkins a annoncé aujourd’hui qu’il conduirait une importante délégation commerciale en Chine à la fin du mois, et que la délégation visiterait Beijing, Tianjin et Shanghai. Pouvez-vous partager plus de détails sur cette visite ?

Wang Wenbin : La Chine et la Nouvelle-Zélande sont des partenaires de coopération importants. L’année dernière, les deux pays ont célébré le 50e anniversaire de leurs relations diplomatiques et l’année prochaine marquera le 10e anniversaire du partenariat stratégique global entre la Chine et la Nouvelle-Zélande. La Chine est prête à travailler avec la Nouvelle-Zélande pour maintenir des échanges de haut niveau, renforcer la confiance mutuelle et approfondir la coopération pratique, afin de faire progresser davantage les relations bilatérales et d’apporter plus de bénéfices aux deux peuples. En ce qui concerne la visite que vous avez évoquée, je n’ai pas d’informations à communiquer pour le moment. Veuillez les suivre.

Reuters : Un fonctionnaire américain a déclaré que le secrétaire d’État Antony Blinken se rendrait en Chine le 18 juin, bien que les fonctionnaires de l’administration de Joe Biden aient déclaré que la Chine menait des activités d’espionnage à Cuba depuis un certain temps. La Chine a-t-elle un commentaire à faire à ce sujet ? Pouvez-vous partager le développement de la situation concernée ?

Wang Wenbin : Je viens d’exposer la position solennelle de la Chine sur la fausse allégation d’« activités d’espionnage » de la Chine à Cuba.

En ce qui concerne la visite concernée, je n’ai rien à partager.

KBS : Première question, la République de Corée et la Chine ont convoqué leurs ambassadeurs respectifs pour la première fois depuis l’entrée en fonction du président sud-coréen Yoon Suk-yeol. Outre ce qui a été publié au cours du week-end, le ministère chinois des Affaires étrangères a-t-il quelque chose à ajouter à sa position ? Deuxième question, le Japon a commencé aujourd’hui à tester l’exploitation d’une installation qui rejette l’eau contaminée de la centrale nucléaire de Fukushima dans la mer. Quelle est la position du gouvernement chinois à ce sujet et avez-vous un plan pour y faire face ?

Wang Wenbin : En ce qui concerne votre première question, le travail de l’ambassadeur Xing Haiming consiste à nouer de nombreux contacts avec des personnes de tous horizons en République de Corée dans le but d’améliorer la compréhension, de promouvoir la coopération et de préserver et faire progresser les relations entre la Chine et la République de Corée. Nous avons fait part de notre position et de nos préoccupations, tant à Beijing qu’à Séoul, aux autorités de la République de Corée concernant leur réaction à la conversation de l’ambassadeur Xing Haiming avec Lee Jae-myung, chef du principal parti d’opposition de la République de Corée. Le 10 juin, dans le même but, le ministre assistant des Affaires étrangères, Nong Rong, a rencontré l’ambassadeur de la République de Corée en Chine, Chung Jae-ho. La partie chinoise a publié un communiqué de presse concerné et vous pouvez vous y référer.

En ce qui concerne la décision du Japon de rejeter de l’eau radioactive de Fukushima dans la mer, nous avons exprimé notre opposition à plusieurs reprises. Je tiens à souligner une fois de plus que le Japon ne doit pas agir en fonctions de ses propres intérêts et laisser la communauté internationale supporter le coût d’un océan pollué. C’est un acte extrêmement égoïste et irresponsable. La pratique du Japon consistant à servir ses propres intérêts égoïstes au détriment du bien-être de toute l’humanité ne convaincra pas les populations tant dans le pays qu’à l’étranger. Elle ne fera que nuire à la réputation du Japon, aux populations des pays voisins et des pays insulaires du Pacifique et à la crédibilité du Japon au sein de la communauté internationale.

Nikkei : Selon les données publiées par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, par rapport à l’année dernière, la Chine a augmenté son nombre d’ogives nucléaires de 60 et a atteint 410 en janvier 2023. L’institut a noté que la Chine avait entamé une expansion significative de son arsenal nucléaire. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? La Chine affirme qu’elle maintient ses capacités nucléaires au niveau minimum requis par la sécurité nationale. Cette décision a-t-elle changé ? Le « niveau minimum requis » change-t-il en fonction de l’évolution de l’environnement sécuritaire ?

Wang Wenbin : La Chine s’engage toujours dans une stratégie nucléaire défensive, maintient ses capacités nucléaires au niveau minimum requis par la sécurité nationale et ne vise aucun pays. Nous honorons notre engagement de non-recours en premier aux armes nucléaires à tout moment et en toutes circonstances et de ne pas utiliser ou menacer d’utiliser des armes nucléaires contre des États non dotés d’armes nucléaires ou des zones exemptes d’armes nucléaires. La Chine est le seul État doté d’armes nucléaires à avoir adopté une telle politique. La Chine restera déterminée à préserver ses intérêts légitimes en matière de sécurité et à défendre la paix et la stabilité dans le monde.

Bloomberg : La première question concerne le suivi de la visite de Antony Blinken. Nous nous demandons si la reconnaissance par la Maison Blanche de l’existence d’une installation d’espionnage chinoise présumée à Cuba aura une incidence sur la visite prévue du secrétaire d’État Antony Blinken à partir du 18 juin ? Deuxièmement, Bloomberg a rapporté que le dernier journaliste indien travaillant pour un média indien avait été demandé de quitter la Chine. Le ministère des Affaires étrangères chinois a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ? Le mois dernier, le ministère des Affaires étrangères chinois a déclaré qu’il restait un journaliste chinois en Inde. Ce journaliste est-il toujours en Inde et y a-t-il des informations récentes sur la situation des visas ?

Wang Wenbin : J’ai déjà donné la réponse à votre première question.

En ce qui concerne votre deuxième question, nous avons déjà répondu à des questions sur les journalistes chinois et indiens. Depuis 2020, la partie indienne refuse d’examiner et d’approuver les demandes d’installation de journalistes chinois en Inde et limite la durée de validité des visas détenus par les journalistes chinois en Inde à seulement trois mois, voire un mois. En conséquence, le nombre de journalistes chinois en poste en Inde a chuté de 14 à un seul. À l’heure actuelle, la partie indienne n’a toujours pas accepté de renouveler le visa du dernier journaliste chinois présent dans le pays. En ce qui concerne les médias indiens, quatre journalistes ont été stationnés en Chine ces dernières années, et un journaliste travaille et vit toujours normalement en Chine.

Ce que je veux dire, c’est que ces dernières années, l’Inde a traité les médias chinois de manière injuste et discriminatoire. Certains journalistes chinois ont attendu jusqu’à trois ans pour obtenir leur visa. D’autres ont obtenu des visas valables pour moins d’un mois, ou seulement 15 jours, pendant sept fois consécutives au cours de leurs cinq années de mission en Inde. En conséquence, de nombreux journalistes chinois ont reçu des visas dont la date d’expiration était proche et leurs permis de séjour, cartes bancaires, permis de conduire et cartes de téléphone étaient toujours périmés et ne pouvaient être renouvelés. Pire encore, certains journalistes chinois n’ont pas pu demander de cartes bancaires locales pendant quatre ans et demi au cours de leurs cinq années de séjour en Inde. Récemment, Hu Xiaoming, ancien chef de bureau de l’Agence de Presse Xinhua à New Delhi, a écrit un article sur son expérience en Inde. Vous pouvez lire cet article par vous-même.

En revanche, la Chine a traité les journalistes indiens comme amis et membres de famille.  Nous avons communiqué avec la partie indienne avec retenue et bonne volonté. Malheureusement, l’Inde n’a encore pris aucune mesure pour résoudre le problème. La situation actuelle n’est pas celle que nous espérions.

Les médias sont des passerelles importantes pour la compréhension mutuelle et les relations amicales. La Chine est prête à maintenir la communication avec l’Inde selon les principes du respect mutuel, de l’égalité et du bénéfice mutuel. Nous espérons que l’Inde travaillera dans la même direction que la Chine, prendra des mesures concrètes et efficaces, examinera et approuvera effectivement les visas pour les journalistes chinois dès que possible, supprimera les restrictions injustifiées imposées aux journalistes chinois et créera les conditions nécessaires à la reprise d’échanges normaux entre les médias chinois et indiens.

Reuters : Le ministère américain de la Sécurité intérieure a interdit les importations en provenance de deux entreprises chinoises qui collaborent avec le gouvernement du Xinjiang pour recruter, transporter ou recevoir du travail forcé d’Ouïghours, de Kazakhs ou de Kirghizes à l’extérieur du Xinjiang. La Chine a-t-elle un commentaire à faire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Le soi-disant « travail forcé » au Xinjiang n’est qu’un mensonge flagrant propagé par les forces antichinoises. C’est tout le contraire du fait que les droits et les intérêts au travail des personnes de tous les groupes ethniques au Xinjiang sont efficacement protégés.

La loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours appliquée par les États-Unis repose sur des mensonges. C’est une preuve de plus que les États-Unis violent les règles du commerce international et déstabilisent les chaînes industrielles et d’approvisionnement internationales. En ajoutant des entités chinoises à la liste des sanctions concernées et en réprimant davantage d’entreprises chinoises, les États-Unis créent un « chômage forcé » au Xinjiang sous le prétexte du « travail forcé », et l’objectif ultime est de saper la prospérité et la stabilité au Xinjiang et d’endiguer le développement de la Chine. Le monde entier s’en est rendu compte clairement. La Chine condamne vivement cette situation et s’y oppose fermement. Elle prendra des mesures énergiques pour protéger les droits et les intérêts légitimes des entreprises chinoises.

Ukrainian News Agency : Le chef de la Tchétchénie russe, Ramzan Kadyrov, a déclaré que la Tchétchénie avait reçu de la Chine huit véhicules blindés produits par une société chinoise, et que ces véhicules seraient envoyés pour la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Il s’agit de la première preuve publique de la fourniture d’équipements militaires par la Chine au profit de l’armée russe. Toutefois, la Chine a déclaré à plusieurs reprises qu’elle n’ajouterait pas d’huile sur le feu et qu’elle ne vendrait pas d’équipements militaires aux parties impliquées dans le conflit en Ukraine. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Je ne sais pas d’où viennent ces soi-disant preuves accessibles au public. Notre principe cohérent sur la question de l’Ukraine est de toujours maintenir une position objective et juste et de s’engager à promouvoir les pourparlers de paix plutôt que d’alimenter le combat ou de déverser des armes sur le champ de bataille, comme le monde en a été témoin. Nous maintenons que pour un média véritablement responsable, les reportages doivent toujours être basés sur des faits et menés de manière objective, juste et professionnelle.

Yonhap News Agency : Un responsable du bureau du président de la République de Corée a commenté la déclaration de l’ambassadeur de Chine en République de Corée, Xing Haiming, en déclarant que si l’ambassadeur ne pouvait pas servir de pont, cela nuirait aux intérêts nationaux de son pays et du pays d’accueil. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : J’ai répondu à la question tout à l’heure et j’aimerais souligner à nouveau que le travail de l’ambassadeur Xing Haiming consiste à s’engager et à échanger avec des personnes de tous horizons en République de Corée, dans le but d’améliorer la compréhension, de promouvoir la coopération et de maintenir et faire progresser le développement des relations entre la Chine et la République de Corée.

Reuters : L’Afrique du Sud a déclaré que son président Cyril Ramaphosa avait discuté avec le dirigeant chinois du sommet des BRICS du mois d’août. Comme Vladimir Poutine fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), l’Afrique du Sud devrait l’arrêter à son arrivée sur le territoire, mais elle envisage actuellement de modifier sa législation pour éviter cette situation. La Chine a déclaré qu’elle soutenait la décision de l’Afrique du Sud d’accueillir le sommet. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a-t-il demandé à la Chine d’accueillir le sommet à sa place ?

Wang Wenbin : La Chine soutient la présidence tournante de l’Afrique du Sud dans l’organisation des événements des BRICS de cette année.

CCTV : Selon les rapports, lors d’une interview avec la BBC il y a quelques jours, le chef du bureau des Affaires étrangères de Taïwan a remercié les États-Unis pour leur fourniture d’armes et leur aide à la formation du personnel militaire à Taïwan. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Depuis quelque temps, les hommes politiques américains disent ouvertement que chaque famille taïwanaise devrait posséder un fusil AR-15 et que les États-Unis doivent envoyer des missiles antiaériens Stinger pour transformer l’île en « porc-épic ». Ils ont également réclamé de « faire sauter TSMC » et l’élaboration d’un « plan de destruction de Taïwan ». Les États-Unis ont beau dire qu’ils « soutiennent » Taïwan, car ils ne pensent en réalité qu’à la manière d’utiliser, voire de sacrifier Taïwan pour protéger les intérêts américains.

Les autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) de Taïwan ont honoré un homme politique américain qui avait ouvertement prôné la « destruction de Taïwan ». Elles sont prêtes à servir de pions et de chair à canon pour la stratégie américaine qui consiste à utiliser Taïwan pour contenir la Chine. Cela ne fera qu’apporter de profonds troubles à Taïwan et pousser le peuple taïwanais vers l’abîme des désastres.

Nous sommes convaincus que nos compatriotes taïwanais verront clair dans les manœuvres malignes des États-Unis qui pourraient nuire à Taïwan et dans le fait que les autorités du PDP sont en train de vendre Taïwan. Nous sommes convaincus qu’ils se tiendront du côté de ce qui est le plus sacré pour la nation chinoise et pour la justice historique. Taïwan est une partie sacrée et inséparable du territoire chinois. Nous défendrons fermement la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale et nous nous opposerons résolument à toutes les initiatives visant à nuire à Taïwan et à le vendre.

China Daily : Selon les rapports, le 9 juin, les Nations Unies sont parvenues à « un cadre mondial » pour la gestion des munitions conventionnelles. Ce cadre, connu comme un document salvateur, fournit des dispositions complètes pour la gouvernance mondiale sur les questions de munitions. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Ces dernières années ont été marquées par de fréquents accidents liés à la gestion des stocks de munitions et par l’augmentation des exportations irresponsables de munitions, qui ont fait non seulement de nombreuses victimes, mais ont également alimenté les conflits armés, le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.

Dans ce contexte, la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a autorisé la création d’un groupe de travail à composition non limitée sur les munitions conventionnelles. Après près de deux ans de négociations ardues, un cadre mondial pour la gestion des munitions conventionnelles dans le cadre de la vie entière a été conclu, qui comblera efficacement les lacunes des mécanismes internationaux de gestion des munitions et constituera une étape importante dans le contrôle des armes conventionnelles.

La Chine a pris une part constructive aux discussions du groupe de travail et a joué un rôle de coordination important dans la promotion de la conclusion du cadre. À l’initiative de la Chine, le cadre a intégré des idées telles que « refuser les transferts de munitions à des acteurs non étatiques », ce qui démontre pleinement la détermination du monde à renforcer la gestion et le contrôle des munitions.

À l’avenir, la Chine adhérera au concept d’une communauté de destin pour l’humanité, renforcera les échanges et la coopération avec toutes les parties sur la gestion des munitions et apportera une plus grande contribution à la construction d’un monde de paix durable et de sécurité universelle.

Le Quotidien du Peuple : Selon les rapports, le 9 juin, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon ont publié conjointement une déclaration soulignant leur inquiétude quant à la coercition économique liée au commerce et aux politiques et pratiques non axées sur le marché qui menaceraient le système commercial multilatéral et nuiraient aux relations entre les pays. Ils s’inquiètent également des subventions généralisées, des pratiques anticoncurrentielles des entreprises d’État, des transferts de technologie forcés et de l’ingérence des gouvernements dans la prise de décision des entreprises. Les six pays se sont également déclarés gravement préoccupés par le recours au travail forcé, y compris le travail forcé parrainé par l’État, dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. La déclaration ne cite aucun pays en particulier, mais semble viser la Chine. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : La déclaration est faite par les États-Unis, leurs alliés des « cinq yeux » et le Japon, mais chaque phrase se lit comme une description des États-Unis eux-mêmes.

La loi américaine CHIPS and Science Act interdit aux entreprises bénéficiant d’un financement fédéral d’accroître leur capacité de production de semi-conducteurs avancés en Chine pendant une décennie. Elle incite et contraint également les alliés des États-Unis à restreindre les exportations de semi-conducteurs vers la Chine. N’est-ce pas là une forme typique de coercition économique ? Les États-Unis ont généralisé le concept de sécurité nationale et ont abusé du pouvoir de l’État pour réprimer des entreprises telles que Huawei et TikTok. Ne s’agit-il pas clairement d’une pratique non commerciale ? Depuis de nombreuses années, les États-Unis sont les seuls à empêcher la nomination de nouveaux juges à l’organe d’appel de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), paralysant ainsi le mécanisme de règlement des différends. Les États-Unis refusent également de se conformer aux décisions de l’OMC en vigueur. N’est-ce pas là la plus grande menace pour le système commercial multilatéral ? Les États-Unis ont adopté la loi sur la réduction de l’inflation, ont eu recours à des subventions discriminatoires et ont déclenché une course aux subventions. N’est-ce pas là un exemple classique de subventions illégales qui faussent le marché ? Quant au travail forcé, il s’agit d’un problème persistant aux États-Unis, aussi ancien que le pays lui-même. Aujourd’hui encore, plus de 500 000 personnes aux États-Unis vivent sous le joug de l’esclavage moderne et du travail forcé.

Alors que les États-Unis tentent de projeter leur image déplorable dans le domaine économique et commercial sur les autres, le monde obtient l’occasion de reconnaître la véritable nature des États-Unis, qui sapent les principes de l’économie de marché et les règles du commerce international. Nous recommandons au Royaume-Uni et aux autres pays d’utiliser cette déclaration comme une liste de contrôle et d’appeler les États-Unis à corriger leur coercition économique, leurs sanctions unilatérales, leur juridiction au bras long et d’autres pratiques contraires à l’économie de marché.

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